BRF, trop tôt pour la bio ?

Le 17/01/2011 à 10:05 par La Rédaction


En bio, l’usage du BRF en grandes cultures butte sur deux obstacles. À haute dose, il requiert une compensation azotée incompatible avec la réglementation. À faible dose, associé à la suppression du travail du sol, il pose la question du désherbage. Partant, il soulève un débat de fond, sans réponses pour l’instant.

En grandes cultures, l’avenir du BRF suscite des interrogations.

Passionné de BRF et désireux de constituer des références, Benoît Noël, agronome spécialisé dans la fertilisation organique, a démarré des essais en 2002 sur la ferme du Centre des technologies agronomiques (CTA) de Strée en Wallonie. Depuis 2006, le BRF est utilisé à l’échelle de l’exploitation, à raison de 300 m3 par hectare, dose préconisée par Gilles Lemieux, “l’inventeur” du terme BRF. “Les apports ont lieu à la fin d’été, après la récolte, sur sol sec et portant. Les sols limoneux étant gorgés d’eau au printemps, nous proscrivons les épandages en hiver, y compris sur un sol plus ou moins gelé, car ils génèrent des tassements”, explique Benoît Noël. L’épandage, réalisé avec l’épandeur à fumier, est suivi d’un passage de combiné comprenant un décompacteur à pattes d’oie et une fraise à couteau droit. Le premier aère le sol en profondeur sans perturber les horizons, la seconde incorpore le BRF en surface. La culture est ensuite semée en semis direct. Pour l’agronome, l’incorporation facilite le semis et permet d’améliorer rapidement les premiers 15 cm de sol, les plus importants pour la plante. “De plus, faute de recul, on ignore si, en semis direct, le sol s’approfondit, c’est-à-dire si la vie du sol est capable de transférer le carbone gagné en surface vers des horizons plus profonds dans un délai raisonnable ou si on doit recourir à la mécanisation pour le faire”, précise t-il.

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Retrouvez l'intégralité de l'article dans Biofil 73, novembre/décembre 2010