La Terre est Notre Métier : retrouvailles réussies pour relever les défis

Le 01/10/2022 à 8:45 par La rédaction


Après quatre ans d’absence, l’édition 2022 de LTNM, tenue à Retiers près de Rennes les 21 et 22 septembre dernier, dresse un bilan positif. Près de 10 000 visiteurs sont venus rencontrer 140 exposants, et assister à plus de 200 conférences, démonstrations et animations. Salon national de la Fnab, ce rendez-vous bisannuel est mis en œuvre par le réseau d’agriculteurs de Bretagne, Pays de la Loire et Normandie.

 

Julien Sauvée, président de la Frab, et éleveur en Ille-et-Vilaine. (©C. Rivry-Fournier)

« Cet événement a été un beau moment pour faire le point, voir nos progrès, partager les réussites ainsi que les inquiétudes. Et surtout, envisager les défis de demain pour la bio » , estime Julien Sauvée, éleveur bio à Melesse en Ille-et-Vilaine et président de la Frab – Fédération régionale bretonne de l’agriculture bio. « Les rencontres faites à cette occasion nous rappellent que depuis le début, le développement de l’agriculture bio a été une succession de défis politiques, techniques, économiques , souligne le président breton. Avec plus de 2 500 participants aux conférences et 2 200 scolaires accueillis sur place, nous sommes la preuve que même en période de turbulences, l’agriculture bio continue de séduire.  »

 

Le climat, en fil vert

Plus que jamais, La Terre est Notre Métier positionne la démarche bio comme l’agriculture des solutions, «  sur les enjeux de santé, de biodiversité, d’économie des ressources, de quantité et de qualité de l’eau, d’emploi ou encore d’alimentation locale » , ajoute Julien Sauvée. Très fréquenté, l’espace de techniques et démonstrations se déploie sur 6 hectares : « Il s’adresse directement aux agriculteurs, à travers une innovation permanente   et des échanges avec les techniciens  », précise la Frab. L’atelier sol et sa fosse pédologique ne désemplissent pas pour mieux comprendre l’agronomie. Nouveauté 2022, le Pôle Climat s’impose comme le fil vert, répondant à plusieurs défis : à la fois adapter les fermes aux changements climatiques via les variétés, la gestion du sol et de l’eau, et aussi réduire son impact, notamment en élevage et en consommation énergétique. L’agroforesterie est aussi présentée plus que jamais, comme une piste à développer.

 

Des réponses aux attentes

Des démonstrations de matériels innovants s’enchaînent : fauchage-andainage de sarrasin, triage des céréales, outils de déchaumage et charrues déchaumeuses. Très suivi, le focus sur le désherbage mécanique – incontournable en bio – fera l’objet du dossier central du prochain Biofil en préparation. Face aux attentes des producteurs, les constructeurs et adeptes de l’Atelier Paysan proposent chacun leurs solutions, qui peuvent être complémentaires. À la Fnab, la question de l’usage des robots alimente les débats : « Quand la technique et l’agronomie sont bien maîtrisées, la bio prouve son efficience, mais les agriculteurs s’interrogent sur les limites à la robotisation, sa rentabilité et son impact aussi sur la place de l’humain dans l’agriculture , résume Philippe Camburet, président de la Fnab lors d’une conférence sur ce sujet. N’oublions pas que notre but est aussi de donner du sens à notre métier, et d’aller vers l’autonomie.  »

((Lég3©CRF)) Des vitrines variétales, ici en courges, pour diversifier et mieux répondre aux évolutions climatiques et à celles du marché.

 

Davantage de résilience

Des vitrines variétales, ici en courges, pour diversifier et mieux répondre aux évolutions climatiques et à celles du marché. (©C. Rivry-Fournier)

Autres leviers pour plus de résilience : implanter des espèces et des variétés adaptées. LTNM rassemble aussi des vitrines variétales – hybrides et population –, en maïs, colza, sarrasin, chanvre, soja, mélange lentille-épeautre, « pour essayer de répondre aux conditions pédoclimatiques, et susceptibles, au sein de la rotation, de générer une forte valeur ajoutée » , souligne la Frab. En maraîchage, des collections de courges, poivrons, couverts végétaux et engrais verts ainsi que des essais de paillage et des animations autour du maraîchage sur sol vivant – MSV – donnent des pistes d’amélioration aux producteurs de légumes bio. Côté élevage, des ateliers pratiques détaillent la méthode Obsalim, l’acupuncture et l’ostéopathie. L’abattage à la ferme est abordé via l’association AALvie, qui présente son caisson mobile. Les races locales sont également mises en avant par la Fédération des Races de Bretagne. Nous y reviendrons dans le prochain Biofil.

 

Les femmes, l’avenir de la bio

Nouveauté également de l’édition 2022, le Pôle La Bio au Féminin a mis en lumière une thématique que le réseau Fnab défriche depuis quelques années. «  Nous souhaitons continuer à développer ce thème sur le salon, souligne Julien Sauvée. Les femmes sont de plus en plus nombreuses à s’installer en agriculture bio, souvent hors cadre familial, et elles doivent s’y retrouver sur tous les plans, pour que ce métier leur soit le plus accessible possible, dans la durée.  » Pour le jeune président de la Frab, alors que la transmission est un enjeu crucial, « la place de la femme s’avère être déterminante pour l’avenir de la bio ».

 

Pour en savoir + : salonbio.fr