Oléosyn Bio et Aurouze : ligne de trituration tournesol-colza doublée et premier atelier de raffinage d’huile

Le 13/06/2025 à 15:16 par La rédaction

Les partenaires d’Oléosyn Bio – Avril, Cavac et Terrena – et Aurouze, filiale bio d'Avril basée dans l’Aude, franchissent une étape décisive pour la structuration de la filière oléagineuse biologique française. À Thouars dans les Deux-Sèvres, ils ont inauguré le 5 juin l’extension de leur unité de trituration bio lancée en 2020 ainsi que le tout premier atelier de raffinage d’huile exclusivement bio en France.

Ce projet d’envergure, financé par les actionnaires industriels et soutenu par Esfin Gestion et Sofiprotéol, marque une volonté commune : soutenir une filière bio française complète, de la graine au produit fini. « Avec ces investissements, nous affirmons notre volonté de construire une filière bio française complète, tout en répondant aux attentes des consommateurs et en soutenant les territoires », souligne Philippe Manry, directeur général Sanders Néa.

 

Un investissement total de 11,85 M€

Ces deux projets industriels dédiés à la transformation des graines oléagineuses bio visent à donner un nouvel élan à la filière oléagineuse bio française. Avec un investissement de 6,25 millions d’euros soutenu par FranceAgrimer dans le cadre du plan protéines, Oléosyn Bio double sa capacité de trituration de graines de tournesol bio, passant de 15 000 à 30 000 tonnes par an. L’ensemble du site atteint désormais une capacité de transformation de 55 000 tonnes toutes graines confondues.

En parallèle, Aurouze investit 5,6 millions d’euros – avec le soutien du Fonds Avenir Bio, de la Région Nouvelle-Aquitaine et de l’Union européenne – pour implanter une unité de raffinage bio innovante, totalement physique comme l’impose la réglementation bio, et unique en son genre sur le territoire national.

Le site de Thouars double sa capacité de trituration, et se dote d’une unité de raffinage. (©Oléosyn)

 

Deux projets industriels complémentaires

La nouvelle ligne de trituration, mise en service au troisième trimestre 2024, reprend le procédé éprouvé de double pression et cuisson, enrichi d’un décortiqueur. « Cette innovation permet d’optimiser l’extraction d’huile tout en augmentant la teneur en protéines des tourteaux, un atout majeur pour l’alimentation des animaux biologiques », précisent les partenaires.

L’atelier de raffinage, quant à lui, repose sur un procédé physique conforme aux exigences de la réglementation bio. Il permettra de produire des huiles stabilisées pour la consommation des huiles dites de table, ainsi que des huiles désodorisées destinées aux industries agroalimentaires et cosmétiques. Les premières huiles raffinées seront commercialisées par la société Aurouze dès la fin juin 2025.

 

Un projet de filière ambitieux : renforcer la compétitivité

La décision stratégique entre les actionnaires de poursuivre les investissements a été prise en pleine crise énergétique du fait de la guerre en Ukraine, période où le marché de la bio a été ébranlé par les effets de l’inflation sur les prix alimentaires. « Le projet incarne donc la volonté des actionnaires de répondre de manière résiliente aux défis que doit relever l’agriculture biologique », précisent les associés. Tout d’abord, les opérateurs doivent fournir des aliments produits et transformés en France aux consommateurs. L’investissement doit donc combler le manque de capacité de transformation en France. Pour faire face aux enjeux économiques, la préservation de ce label dans la consommation des Français passera par un renforcement de sa compétitivité pour le rendre accessible aux consommateurs.

Les actionnaires et les responsables du site réunis pour l’inauguration. (©Oléosyn)

Massifier les volumes 100 % bio

Les actionnaires industriels rassemblent leurs atouts amont et aval autour du site de Thouars et massifient leurs volumes pour répondre à l’enjeu économique. « En rejoignant Oléosyn Bio en 2022, nous avons fait le choix d’un projet de filière territorial ambitieux, créateur de valeur pour nos adhérents. L’approche collective autour de la transformation des graines et des huiles nous permet de proposer des contrats Agri-Éthique à nos producteurs », précise Franck Bluteau, président délégué en charge de la commission bio chez Cavac. Pour faire tourner cet outil dernier cri, l’équipe est composée de 11 personnes polyvalentes du fait de la co-activité entre la trituration et l’atelier de raffinage exigeant une présence humaine pour le pilotage de process 24h/24 et 7j/7.

 

Structurer le marché de l’amont à l’aval

Oléosyn Bio mise sur la qualité, l’exigence et traçabilité au cœur du process. La capacité de trituration annuelle est de 30 000 à 35 000 tonnes pour colza et tournesol – oléique et linoléique – et 25 000 tonnes pour le soja. Les graines bio sont exclusivement françaises d’origine Grand Ouest, Sud-Ouest et Centre-Est de la France. L’usine est approvisionnée par environ 500 producteurs des deux coopératives Cavac et Terrena sur près de 10 000 hectares bio cultivés. Dans le but de sécuriser tout ou partie de leur production, les agriculteurs ont la possibilité de s’engager durablement dans la filière avec des contrats pluriannuels. Chaque fournisseur est soumis à un audit rigoureux avant toute livraison, garantissant un haut niveau de qualité, de sécurité et de traçabilité. « L’outil d‘Oléosyn Bio permet aux adhérents bio de la coopérative de sécuriser la commercialisation de manière durable de leur production et de s’appuyer sur une filière qui structure le marché de l’amont à l’aval », appuie Ivan Leclerc, vice-président de la coopérative Terrena.