Pyrénées-orientales: “Si t’es bio”, la marque des bio-coopérateurs (B65)

Le 15/04/2010 à 14:25 par La Rédaction


“Pour nous, la bio n’est pas une autre forme de business, c’est un engagement”, souligne Didier Bailey, directeur général du groupe Saveurs des Clos, union de deux coopératives, Ille Fruits et Plaine du Roussillon.

La bio tient souvent aux personnalités mêmes des producteurs qui la composent. C’est le cas d’Ille Fruits, l’un des acteurs majeurs de la pêche et de la nectarine des Pyrénées-Orientales dont le président, Pierre Giovanelli, a embrassé l’agriculture biologique en 1999, passant de 800 tonnes de pêches en conventionnel à une production de 350 à 400 tonnes en bio.

Avec lui, d’autres coopérateurs du département ont sauté le pas pour créer une section bio à l’intérieur de la coopérative, mais aussi dans les autres structures du département. De ce groupe est née une marque, “Si t’es bio”, apparue dès cet été chez les distributeurs spécialisés et destinée à défendre tant les valeurs de la bio que celles de la coopération.

Pêche nectarine en premier

“Ce projet est porté et abondé par les producteurs bio de trois coopératives”, précise Didier Bailey, directeur général du groupe Saveurs des Clos, union de deux coopératives (Ille Fruits et Plaine du Roussillon – 30 0000 tonnes de fruits et légumes). “Nous commençons cette saison avec les pêches et nectarines, puis avec des légumes dès cet automne avant les abricots, les cerises, les pommes, les amandes en 2010. À terme, d’ici trois ans, nous devrions pouvoir ainsi commercialiser 2 000 tonnes de fruits et légumes bio sous cette marque.” Plus qu’une simple opération de marketing commercial, “Si t’es bio” doit aussi servir, en interne, d’outil de développement des productions bio dans le territoire des coopératives. “Pour nous, la bio n’est pas une autre forme de business, c’est un engagement, et si nous offrons des garanties à nos consommateurs, il faut aussi en offrir à nos producteurs”, poursuit Didier Bailey. Être bio dans son organisation en somme. “Si l’objet était uniquement de faire du commerce de produits bio, alors nous aurions pu nous lancer en allant acheter des produits dans d’autres pays. Nous avons fait un choix différent en offrant des produits locaux puisqu’une de nos vocations est aussi de participer à l’aménagement de notre territoire.”

Marges plafonnées

L’un des engagements fort et symbolique du dispositif porte sur les marges commerciales, plafonnées à 3 %. “Pour abonder les frais de gestion de la structure de commercialisation, nous allons appliquer le même taux que pour les produits du conventionnel alors que les volumes sont nettement moindres. De même, pour les avances de trésorerie avant récolte, le calcul sera effectué sur 20 % du chiffre d’affaires moyen des trois dernières années, et 30 % pour les jeunes agriculteurs, dispositif qui prévaut aussi pour les producteurs en conversion”, détaille encore Didier Bailey. La marque doit également servir au développement des cultures bio chez les producteurs. Une démarche qui va de pair avec la demande de labellisation Biosolidaire, un cahier des charges de commerce équitable Nord-Nord, effectuée cette année pour les pêches et nectarines et qui pourrait être étendue aux autres produits. 25 producteurs sont directement concernés pour la première saison, totalisant une centaine d’hectares en arboriculture et une vingtaine en maraîchage. Ils pourraient être une cinquantaine d’ici trois ou quatre ans.

Yann Kerveno

Biofil N°65, Juillet/aout 2009

Les garanties

Vers les coopérateurs : transparence des transactions et marges commerciales maximales de 3 % sur les ventes, avance de trésorerie avant récolte, appui financier et aide à la gestion des exploitations, appui technique (avec le Civam Bio), limitation des intermédiaires.
Vers les consommateurs : ne commercialiser que des produits locaux issus de la coopération, préserver la biodiversité et l’environnement.