Naissance de la charte “ Vin bio d’Alsace ”

Le 26/12/2010 à 15:08 par La Rédaction


((Lég 1)) L’intérêt majeur de la démarche est de pouvoir mettre en place rapidement un logo et une communication forte autour des Vins Bio d’Alsace.

Si la réglementation européenne sur la vinification devait encore tarder, il se pourrait que les chartes privées se multiplient, notamment dans les régions impatientes d’offrir des garanties aux consommateurs.

En tout cas, en Alsace, la réaction ne s’est pas faite attendre ! Il existait un projet de charte, abandonné entre temps pour cause de règlement cadre iminent. Or, ce dernier étant encore différé, – à la grande déception des vignerons –, l’Opaba (Organisation professionnelle de l’agriculture bio) s’est donc vite remise au travail pour finaliser cet automne une charte régionale destinée à s’appliquer à la vinification, l’élevage et le conditionnement en AOC Alsace, Alsace Grand Cru et Crémant d’Alsace, et ce, dès la récolte 2010.

Des règles strictes

Dès le départ, 15 vignerons se sont engagés à la suivre et 30 ont promis de le faire”, se félicite Christophe Ringeisen, chargé du dossier à l’Opaba. La charte se veut la plus simple et lisible possible et préconise une utilisation a minima des produits œnologiques. Etablie à partir des pratiques des viticulteurs bio, elle trouve donc un ancrage au niveau de la région viticole à la différence des autres chartes existantes. Ainsi, au final, elle se retrouve plus restrictive que la charte Fnivab sur la liste des produits autorisés, notamment pour la clarification. Les limites de teneurs en SO2 total sont les mêmes sauf pour les vins liquoreux où elle est de 280 mg/l contre 360 mg/l à la Fnivab. Entre autres points, la machine à vendanger est interdite, de même que tout intrant OGM ou issu d’OGM.

Chaque vigneron pourra demander la mention pour tout ou partie de sa production. Le contrôle sera de type interne avec la désignation de 2 experts, vignerons adhérents à la charte, pour en limiter le coût. L’intérêt majeur de la démarche est de pouvoir mettre en place rapidement un logo et une communication forte autour des “Vins Bio d’Alsace” et ce en direction des professionnels, des médias et des consommateurs. Rappelons que, dans la région, la superficie en viticulture bio approche 10% du vignoble régional avec 202 producteurs concernés, selon les chiffres de l’Opaba. C’est en vigne que les conversions sont aujourd’hui les plus nombreuses. Pour les professionnels, il y a urgence à mettre en place des règles et à communiquer, afin d’attendre plus sereinement la réglementation européenne.

Martine Cosserat