Forte affluence à la 9e édition de Tech&Bio dans la Drôme… et des annonces sur la communication

Le 22/09/2023 à 8:00 par La rédaction


La 9e édition de Tech&Bio referme ses portes ce jeudi soir, alors que la pluie battante s’invite sur le site en cette fin d’après-midi. Du côté des organisateurs – la chambre d’agriculture de la Drome en lien avec les chambres d’agriculture France –, comme de celui des exposants et des visiteurs, la satisfaction est de mise. « Malgré les difficultés actuelles de l’agriculture et de la bio en particulier, les producteurs, les filières, les fournisseurs, les conseillers sont au rendez-vous, toujours en quête de solutions innovantes et durables, que le salon présente, grâce à son expertise de près de 20 ans », exprime Bertrand Chareyron, directeur de Tech&Bio. Un succès confirmé par la venue de 19 800 visiteurs, dont des étrangers, en recherche de techniques performantes, sur les plans écologique, énergétique et économique.

Forte affluence dans les allées du salon TechBio. © SLB

Avec 375 exposants présents, plus de 70 conférences et 120 démonstrations de matériels et ateliers techniques sur les 18 hectares en bio du lycée agricole du Valentin, le programme des deux jours de Tech&Bio à Bourg-lès-Valence, les 20 et 21 septembre, a été plus que copieux, notamment sur les productions végétales et animales. Pour les exposants, « l’affluence était au rendez-vous, très qualitatif, et les contacts intéressants, car ce salon regroupe tous les maillons des filières bio. L’occasion d’échanger, d’évaluer l’évolution de la transition agricole » .

Au pôle couverts végétaux, présentation d'essais de vesce, "couteau suisse des légumineuses". ©CRF

 

Le fil vert de l’édition 2023 – la sobriété énergétique et le changement climatique – reflète les préoccupations majeures des producteurs bio et ceux en recherche d’alternatives. De nombreux temps fort leur ont été consacrés. Dans tous les pôles, notamment en gestion des sols, fertilisation ou couverts végétaux, les avancées des itinéraires techniques, des semences, pour une bio durable et résiliente face aux aléas climatiques, sont présentées par des conseillers experts.

 

Reflet du dynamisme de la filière bio

Mais ce sont surtout les aléas du marché bio qui ont marqué ce 9e rendez-vous de Tech&Bio drômois. Depuis ces derniers mois, de nombreuses sonnettes d’alarme sont tirées par les organisations professionnelles, l’Agence Bio, et les producteurs eux-mêmes qui montent au créneau en témoignant.

Dans les allées et les conférences, les difficultés actuelles, surtout liées à la baisse de la demande, sont source d’inquiétude pour l’avenir. « Le succès de cette édition, même sous fond de crise, reflète le dynamisme de la filière, et la détermination des producteurs à se sortir de cette situation complexe , souligne Rémi Fabre, responsable bio de la chambre régionale d’agriculture Aura, et membre de la commission bio de chambres d’agriculture France (ex-APCA). La majorité des producteurs et productrices bio n’ont pas envie d’abandonner la bio. Ils ont fait de gros investissements, la production est là. Il faut trouver des solutions. »

 

1er baromètre moral des agriculteurs et agricultrices bio : fiers d’être en bio

Le 1er baromètre moral de l’Agence Bio, dévoilé le 20 septembre sur le salon et basé sur les 20 % des 60 000 agriculteurs certifiés bio qui ont répondu à l’enquête, le montre : 86 % des répondants déclarent qu’être en agriculture biologique contribue à leur bonheur et 95 % sont fiers d’être en bio. « Le choix de l’agriculture biologique participe à donner du sens à leur métier, être en accord avec leurs valeurs et leurs aspirations », détaille Laure Verdeau, directrice de l’Agence Bio.

Parmi les motivations majeures pour se convertir en bio, les répondants évoquent le souci de prendre soin de l'environnement – eau, sols, air, biodiversité – (pour 85 %), préserver la santé – la sienne, de sa famille, ses proches, ses salariés, voisins, consommateurs – (77 %) et retrouver la fierté de produire des aliments bons et sains (55 %). La majorité des répondants (65 %) disent avoir confiance en l’avenir de la bio. Mais l’inquiétude est de mise : sur le niveau de plus-value, la suppression de l’aide au maintien, la hausse des coûts de main-d’œuvre.

Présentation du 1er baromètre du moral des agriculteurs de l’Agence Bio par Laure Verdeau, directrice, Loïc Guines, président, et Sandrine Faucou, administratrice. ( ©CRF)

 

De l’optimisme chez les coopératives

De son côté, dans son enquête nationale réalisée en juin-juillet dernier et présentée aussi sur Tech&Bio, la Coopération agricole confirme que près de la moitié des coopératives sont plutôt optimistes, et que 20 % prévoient encore des investissements en bio. Tout dépend des filières. 45 % des coops constatent une tendance à la déconversion, mais plutôt modérée, et 35 % une dynamique stable. « Les trois quarts des coops concernées prévoient moins de dix déconversions, et celles-ci touchent surtout les récents convertis et ceux pouvant basculer vers d’autres démarches de qualité », précise Jérôme Caillé, polyculteur-éleveur, administrateur de Terrena, et président de la commission bio de la Coopération agricole.

(De g.à d.) Jean-Charles Cizeron de Cizeron Bio, Carine Maret de l'Ufab, Jérôme Caillé de Terrena et Sébastien Courtois de Sodiaal. (©CRF)

 

18 M€ sur un peu plus de trois ans pour doper la communication bio

Pour tous les acteurs de la bio, il est surtout urgent de renforcer la communication et l’introduction de la bio en restauration hors domicile, deux leviers pour réamorcer la dynamique bio. Jeudi, la visite sur le salon du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, a été l’occasion de transmettre toutes ces attentes. L’annonce d’une enveloppe dédiée à la communication de 5 millions d’euros par an sur trois ans, rajoutée à celle promise pour 2023 de 3 millions d’euros, est donc une nouvelle positive pour la filière. « Le but est de stimuler la demande , affirme le ministre. Mais il faut trouver les bons messages, et pour cela comprendre ce qu’il se passe réellement. Il y a l’inflation, mais pas seulement. Le mythe de la bio chère doit être cassé, et ce n’est pas au producteur de faire des efforts. Peut-être que la grande distribution peut faire sa part, car comment expliquer qu’il y a plus de marges sur le bio que sur le conventionnel. »

Visite du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, ici avec Bertrand Chareyron (à gauche) et Rémi Fabre. (©CRF)

 

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C. R.-F.