Bretagne Viande Bio : focus sur la filière viande

Le 06/03/2014 à 12:02 par La rédaction


“Mettre en lumière la complémentarité des circuits courts et des circuits longs est l’un de nos objectifs, car cette diversité est possible et non concurrentielle ; des éleveurs la pratiquent d’ailleurs au sein de leur exploitation”, assure Goulven Oillic, coordinateur filières à Initiative Bio Bretagne (IBB), lors d’une journée consacrée le 16 décembre 2013 à la filière viande.

Pour stimuler les finitions, Bretagne Viande Bio, acteur incontournable de la filière viande bio bretonne, instaure une plus-value à 20 centimes d’euros du kg de carcasse, de mi-mars à mi-mai.
Pour stimuler les finitions, Bretagne Viande Bio, acteur incontournable de la filière viande bio bretonne, instaure une plus-value à 20 centimes d’euros du kg de carcasse, de mi-mars à mi-mai.

Cette complémentarité existe historiquement au sein de Bretagne Viande Bio (BVB), 1er groupement de producteurs au plan national à sa création il y a 23 ans. Acteur 100 % bio incontournable, regroupant 300 éleveurs de bovins parmi 400 adhérents (1), BVB est née avec des artisans bouchers, tout en s’inscrivant en filières longues : son partenaire industriel est Monfort Viande (abattage, découpe, transformation) qui possède ses propres marchés. Le groupement travaille aussi avec Ensemble Solidaire de Biocoop. “C’est un partenariat tripartite Biocoop, Monfort Viande, BVB, un marché en croissance très intéressant”, précise Gabriel Haguet, technicien BVB spécialisé en filière bovine.
L’avenir en questions
Chez BVB, on s’interroge, malgré un développement positif. Les fluctuations de prix en conventionnel génèrent un manque de visibilité. Et pour l’heure, les départs à la retraite d’exploitants ne sont pas forcément compensés. “C’est une situation préoccupante liée à la future Pac”, précise Gabriel Haguet. Malgré cela, BVB enregistre un flux permanent de nouveaux apporteurs qui peuvent adhérer au bout d’un an et un marché annuel entre boucheries artisanales et filière longue bien équilibré. “Les volumes par boucherie augmentent et notre transformateur Montfort Viande maintient les siens au niveau de 2013”, conclut Gabriel Haguet.
Un tremplin pour la conversion
Pour Isabelle Chevalier, éleveuse de Salers au sud-ouest de Rennes, cette journée consacrée à la filière viande était une aubaine. L’éleveuse qui vend son veau rosé à la ferme n’est pas en bio mais en système fourrager économe en intrants (MAE SFEI) depuis qu’elle s’est installée en 2010 avec 25 vaches allaitantes. “Mes premières mères ont été achetées chez des éleveurs bio dont le fonctionnement m’a inspiré, je peux dire que mon système est un tremplin, bien que je ne connaisse pas encore vraiment le cahier des charges bio”, confie-t-elle. “Cette journée a été l’occasion d’en savoir plus par rapport à ma production”, explique-t-elle, enthousiaste. Ses animaux sont abattus à la société intercommunale d’abattage de Saint-Aubin d’Aubigné, et la viande est préparée à l’entreprise TVR, spécialisée en découpe pour les éleveurs. L’éleveuse Isabelle Chevalier pourrait-elle se lancer en conversion ? “C’est encore un peu l’inconnu avec la Pac, confirme-t-elle, mes choix seront déterminés en 2015”.

Frédéric Ripoche

(1) filières : bovine, porc, veau sous la mère, agneau, lapin.

Finition des bovins : + 20 centimes/kg

Gabriel Haguet a évoqué les règles de finition. “Classiquement, il faut de la fibre donc des animaux finis au foin ; éviter l’ensilage de maïs qui nécessitera un correcteur azoté, trop coûteux”, a rappelé Gabriel Haguet, s’adressant en particulier aux éleveurs laitiers. Ces bovins sont valorisés en circuit industriel (produits congelés, plats préparés, steaks hachés). Quant aux bovins allaitants de qualité bouchère de moins de cinq ans, ils fournissent 12 boucheries adhérentes à BVB et une quinzaine de clients occasionnels.
Or, les éleveurs ont parfois du mal à atteindre le niveau de finition souhaitée. C’est pourquoi l’organisation vient de décider une plus-value à 20 centimes d’euros du kg de carcasse, de mi-mars à mi-mai. “C’est symbolique, mais la différence est nette sur 350 kg”, souligne le représentant de BVB. La race Limousine est l’une des plus répandues dans les élevages, parfaite pour le format boucherie. On trouve aussi la Blonde d’Aquitaine. C’est le cas à l’exploitation bio du lycée agricole de St-Aubin du Cormier, situé au nord-est de Rennes, qui comprend 40 Blondes d’Aquitaine et 30 brebis Landes de Bretagne.

Actualité de BVB

André Lagrange, salaisonnier gérant de la charcuterie Kervern, adhérent de BVB, est le nouveau président d’Initiative Bio Bretagne depuis le 1er janvier 2014. En filière porc, BVB adhère à Bio Direct depuis 2013 pour lui fournir son surplus de production.