
Considéré comme une plante nettoyante, le tournesol figure souvent dans les assolements céréaliers, en particulier dans le Sud-Ouest, où il permet de valoriser les terres superficielles et d’allonger les rotations.
Selon l’Agence Bio, le tournesol est de loin le premier oléagineux cultivé en bio avec une surface de 12 118 ha en 2010 – dont 41 % en conversion (lire en encadré) – contre 7 644 ha pour le soja et 3 718 pour le colza. Deux régions, Midi-Pyrénées et Aquitaine, concentrent la moitié des surfaces ; le Gers, avec 2 492 ha, le Lot-et-Garonne (1 216 ha) et la Haute-Garonne (712 ha) étant les trois premiers départements pour cette culture en bio.
Si elle est souvent considérée comme l’un de ses atouts principaux, la rusticité du tournesol, qui tient à ses exigences hydriques moins élevées que d’autres cultures d’été et à de faibles besoins en azote, est paradoxalement un frein à son développement. “En bio aussi, le tournesol a une image de culture pas très technique, un peu “passe-partout”, qui valorise bien les petites terres mais qui n’est pas forcément un bon précédent à céréales”, indique Jean Lieven, agronome et chargé d’études au Cetiom (Centre technique des oléagineux). Aussi ne fait-elle pas toujours l’objet de toutes les attentions des producteurs, à l’inverse du maïs ou du soja, d’où des rendements parfois décevants.
Pourtant, d’un point de vue agronomique mais aussi économique, le tournesol a sa place dans les assolements, en zone d’élevage où il peut être cultivé pour améliorer l’autonomie alimentaire et énergétique des exploitations (production d’huile végétale pour les automoteurs et tourteaux) mais aussi en zone céréalière où il permet d’allonger et de diversifier les rotations.
Dans le Gers
À Simorre dans le Gers, René Batiot est fidèle à cette culture : il en produit presque sans discontinuer depuis son installation en bio en 1975, dans le cadre d’une rotation de quatre ans, féverole d’hiver — blé hiver — tournesol — triticale ou épeautre. “C’est la seule culture d’été qui passe bien dans nos “terreforts”, des sols très argileux de coteaux. De plus, c’est une plante nettoyante, notamment vis-à-vis de la folle-avoine qui pose de gros problèmes sur les autres cultures mais qu’on ne voit pas dans le tournesol. Enfin, si sa marge reste inférieure à celle d’un blé, elle équivaut à celle d’une céréale secondaire tout en étant nettement supérieure à la féverole.” (...)