Comme chaque année, Cebio – association regroupant 9 organismes certificateurs agréés par l’Inao (1) –, fait le point sur l’évolution des contrôles bio, inhérents à la réglementation bio, et encadrés par l’Inao.
Son but est de promouvoir la bio, et de garantir des méthodes de contrôles et d’interprétation réglementaires cohérentes et harmonisées. « Tous les opérateurs engagés en bio sont contrôlés », tient à rappeler Cebio : 70 % sont des producteurs, 30 % des transformateurs, négociants, importateurs, distributeurs, magasins et importateurs. Et 46 % ont une activité totalement bio, en majorité les agriculteurs. Côté surfaces, plus de 3 millions d’hectares certifiés bio et 300 000 ha en conversion sont ainsi contrôlés en 2024, incluant les nouvelles surfaces d’estives, non incluses dans les chiffres de l’Agence Bio.
Un audit approfondi sur site pour chaque opérateur
Chaque opérateur fait l’objet d’un audit approfondi annuel sur site. En 2024, leur nombre est en léger recul : plus de 140 000 audits physiques ont été effectués l’an dernier (vs plus de 142 000 en 2023, et 138 100 en 2022) auprès de 86 951 opérateurs engagés et notifiés en bio (vs 86 277 en 2023, et 85 811 en 2022). « Le décalage entre les audits et la hausse du nombre d’opérateurs vient du fait que pour diverses raisons, les OC ont pris du retard dans la réalisation des audits par sondage et n’ont pas pu atteindre le nombre de contrôles pour l’année 2024. Ces contrôles ont depuis été réalisés sur 2025 », précise Cebio. À cela s’ajoutent 45 954 audits sondages (52 000 en 2023) dont 24 160 sont réalisés sans préavis de passage visant une activité ou une vérification spécifique.
Tout le territoire national est couvert
617 personnes (vs 704 en 2023) réalisent ces missions d’audit et de certification : 461 auditeurs se déplacent sur site, pour constater les pratiques et 185 sont chargés de certification, la décidant en fonction des constats et de la règlementation en vigueur. Au total, plus de 93 704 certificats (vs 92 000 certificats en 2023) ont été émis. En moyenne, un auditeur effectue 310 audits par an.
Non-conformités, en majorité des écarts mineurs
Ces audits ont constaté près de 70 000 non-conformités (vs 79 000 en 2023) : 82 % (vs 88 %) des écarts relevés sont dits mineurs sans impact sur la certification mais faisant l’objet de demandes d’actions correctives, ou de documents absents le jour de l’audit, etc. Les 17 % (vs 12 %) restants sont des écarts dits majeurs – voire critiques –, entrainant la perte d’un droit de vente en bio – déclassement d’un produit et/ou d’un animal. « Les suspensions ou retraits complets de certification sont assez rares, moins de1 % (vs 0,15 %) des non-conformités y aboutissent », détaille le rapport de Cebio.
Analyses : 18 % sont positives
En plus des analyses réalisées par les professionnels eux-mêmes, 4 624 (vs 4 537 en 2023) échantillons ont été prélevés dans le cadre de l’audit, sur plus 5 % des opérateurs estimés les plus à risques. 18 % (vs 15 %) des analyses sont positives, supérieures au seuil de quantification : 4 % (vs 3 %) d’entre elles mènent à une dé-certification, les autres sont des contaminations fortuites, environnementales, sans lien avec les pratiques des opérateurs. Cebio évalue le coût du contrôle du champ à l’assiette de ce marché bio – de 12 Md€ de CA – à 0,01 € par produit bio vendu à 2 €. « Nous collaborons au plus près avec nos autorités et toutes les commissions de l’Inao, les interprofessions et les syndicats nationaux, favorisant les retours de terrain et une meilleure compréhension des attentes et contraintes de chacun », précise Cebio.
Christine Rivry
(1) 10 organismes certificateurs sont agréés par l’Inao, mais Foodchain ID, dont le siège est en Belgique, ne l’est pas par le Cofrac.