Tech&Bio : plaque tournante de la bio

Le 21/11/2017 à 7:31 par La rédaction


Les Talents de la performance durable ont mis à l’honneur 15 agricultrices et agriculteurs bio pour leurs savoir-faire et leur capacité à innover. (crédit C. Rivry-Fournier)

Pour ses dix ans et sa sixième édition, Tech&Bio dépasse ses prévisions avec près de 18 000 visiteurs. Preuve de l’attrait qu’exerce la bio, le salon a attiré 45 % de conventionnels. Démonstrations, échanges, innovations, et ce, sur toutes les productions agricoles, en font un rendez-vous incontournable.
En visitant Tech&Bio, installé au cœur du lycée du Valentin, le ministre Stéphane Travert a-t-il pris conscience de l’ascension vécue par la bio depuis dix ans, et de la ténacité des producteurs à défendre leur mode de production pour en arriver là ? En arpentant les parcelles de démonstration, a-t-il réalisé les difficultés à regrouper sur un même lieu toutes les cultures, à dépasser les problèmes techniques, à valoriser les filières, les partenariats, la formation, la recherche… Bref, tout ce qui fait la spécificité de la bio dans sa diversité et toutes ses dimensions… Peut-être n’a-t-il retenu que les chiffres exceptionnels de croissance. Annoncer ce jour-là, le désengagement de l’État sur l’aide au maintien, faisant fi de l’importance de la rémunération des externalités de la bio, a fait l’effet d’une douche froide. Et ce, malgré l’assurance de reconduire le crédit d’impôt. Et ne viser que 8 % de la SAU en 2021, a pu être perçu comme un manque d’ambitions face aux espérances de la bio et à la demande citoyenne.
Défi et diversité
Stéphane Travert cherche-t-il à calmer les ardeurs des candidats à la conversion, alors que le marché explose ? Pourtant pendant deux jours, les 20 et 21 septembre, Tech&Bio a encore prouvé que l’agriculture bio ne cessait d’innover, de chercher et de trouver des solutions techniques, d’améliorer ses résultats, d’imaginer de nouvelles approches agronomiques, économiques, sociales… Animées par des professionnels passionnés, les parcelles de démonstration et les ateliers ont fait le plein. “C’est l’occasion d’interroger les experts, d’échanger avec d’autres producteurs, de découvrir des nouveaux matériels adaptés…”, témoigne un agriculteur bio aquitain. “Deux jours ne suffisent pas à voir tout ce qui nous intéresse…” La centaine de conférences a pu aborder les aspects les plus variés, de la réglementation à la réussite du colza, des semences
Christine Rivry-Fournier