Une filière sous haute surveillance

Le 28/10/2010 à 15:33 par La Rédaction


filière bio sous surveillanceQui défend et promeut davantage la bio que Biofil ? Depuis plus de 10 ans, votre revue bimestrielle accompagne la filière, de l’amont à l’aval, reflet de ses réalisations, de ses innovations, de ses doutes, de ses différences d’approches…

Bref, de sa biodiversité ! Du nord au sud, de l’est à l’ouest, elle sillonne les campagnes pour témoigner des expériences et des engagements des agriculteurs, transformateurs, organismes qui ont choisi de défendre, malgré les difficultés, ce mode de production. Et comme rien n’est parfait, même en bio, certains échos et observations suscitent des questionnements sur l’organisation de la filière.

Le contrôle et la certification, par exemple, sont un sujet sensible et parfois controversé chez les opérateurs. Si son principe n’est pas remis en cause, – sachant qu’il est l’émanation et le garant de la filière qui le finance elle-même –, il peut faire l’objet de critiques et craintes sur sa pertinence.

Biofil ne peut, même en défendant cette agriculture de pointe, fermer les yeux sur les suspicions. Plusieurs aspects sont concernés : la pertinence des contrôles, notamment en cette période de forte croissance qui oblige à l’embauche de nouveaux hommes et femmes de terrain pas forcément très expérimentés… N’y a-t-il pas risque de débordement alors que le démarrage d’une conversion est une période sensible ? Nombreux sont les nouveaux venus qui conservent, au départ, une partie de leurs terres ou de leurs préparations en conventionnel : comment garantir que ces situations seront gérées de manière efficace ? Autre source d’inquiétude : l’harmonisation des plans de contrôles entre les différents organismes certificateurs en France, même si le socle commun, élaboré par l’Inao à partir des textes réglementaires, en garantit une approche similaire et sérieuse. Les analyses de risques sont-elles suffisamment pertinentes ? Pourquoi les analyses d’échantillon sont-elles si rares ? L’approche documentaire est-elle fiable ? Sans oublier le coût des contrôles, notamment des petites exploitations dont certaines revendiquent la certification participative, basée sur l’autocontrôle de la profession et des consommateurs ? Idem chez ceux qui transforment en multipliant leurs références. Enfin, tous les pays subissent-ils les mêmes niveaux de contrôles et de sanctions ? Existe-t-il des failles ?

Difficile de répondre à toutes ces questions sans connaître exactement les articulations de ce système complexe, certainement le plus abouti mais aussi très contraignant pour tous. Et qui ne cesse de s’améliorer. L’occasion pour Biofil d’ouvrir le dossier. Juste pour mieux comprendre le travail de contrôle et de certification sur le terrain. L’objectif est de crédibiliser encore davantage l’apport de la bio, par plus de transparence sur ses pratiques. Pour ne pas décevoir le consommateur.

Christine Rivry-Fournier