Sud et Bio : nouveau président, nouvel élan

Le 01/09/2014 à 15:19 par La rédaction


L’assemblée générale de Sud et Bio, le 11 juin 2014, s'est tenue dans les locaux de l’entreprise Alterbio, entreprise de distribution de fruits et légumes bio, à Perpignan. Après trois ans d’existence pour l’interprofession régionale, le moment était venu d’élire un nouveau président. C’est ainsi que Jean-Luc Malicorne, producteur, a laissé la main à Bernard Kimmel, président d’Arcadie, entreprise de transformation d’épices et de plantes aromatiques dans le Gard.

AR_Languedoc Roussillon
De gauche à droite : Emmanuel Eichner d’Alterbio ; Henry Tubéry, président du Bio Civam 11 ; Jean-Luc Malicorne, ancien président de Sud et Bio et président du Civam Bio 34 ; Bernard Kimmel d’Arcadie et nouveau président de Sud et Bio ; François Douville, président du Civam Bio 66.

Un vrai challenge
Tandis que le collège aval compte une cinquantaine d’entreprises adhérentes (coopératives, grossistes, transformateurs et distributeurs), contre une trentaine à la création il y a trois ans, le collège amont lui est constitué des associations de producteurs départementales. “Il y a trois ans, la création de l’interprofession fut un vrai challenge, rappelle Jean-Luc Malicorne à l’assemblée générale. “Ce n’était pas gagné, appuie Amélie Berger, coordinatrice. Mais cette discussion interprofessionnelle est lancée, avec petit à petit un lien de confiance entre amont et aval. Ça s’est plutôt bien passé !
Pour la coordinatrice, c’est en partie le contexte régional qui joue. “En Languedoc-Roussillon, la bio couvre aujourd’hui plus de 10 % de la SAU. On ne peut pas tout développer en circuits courts, les producteurs en sont conscients, on a besoin des metteurs en marché. De l’autre côté, les transformateurs ont une volonté de relocaliser les approvisionnements. Sud et Bio a été créée à la conjonction de ces deux constats.”
De son côté, le nouveau président Bernard Kimmel l’assure : “Notre vision de la bio, c’est qu’elle est, bien plus qu’une simple opportunité économique, un réel mouvement de fond capable de faire évoluer l’agriculture et la société, en proposant des pratiques alternatives mais aussi de nouveaux modèles de relations économiques.” Pour lui, atteindre 20 % de SAU bio en 2020 est un objectif tout à fait réaliste. “Mais augmenter les surfaces n’est pas une fin en soi, nous souhaitons un développement équilibré de la production agricole bio, des filières et de la consommation.
 
Des commissions par filière
L’association compte deux salariés, une coordinatrice et une assistante promotion-communication, ainsi que six chargés de mission filières (grandes cultures, viticulture, fruits et légumes, élevage, PPAM, distribution) : ces animateurs sont issus des groupements de producteurs départementaux et ont, en délégation, une mission régionale pour Sud et Bio. “De fait, ils connaissent très bien les filières. En tout, leur travail correspond à peu près à un temps plein. Lors des réunions par filière, producteurs, opérateurs et financeurs se retrouvent, et c’est de ces discussions qu’émergent les idées et les projets”, poursuit Amélie Berger.
En projet actuellement, l’embauche d’une nouvelle personne dans l’équipe qui serait chargée d’un observatoire régional de la bio : “L’objectif serait que cet outil soit vraiment au service du développement des filières, avec une base de données actualisée et opérationnelle pour de la mise en relation économique.”
 
Se mobiliser sur les aides au maintien
Le travail de structuration des filières bio est réalisé dans le cadre du contrat de filière Agir pour la Bio, avec “un soutien simple et franc de la région et de la Draaf. Nous avons encore beaucoup à faire, sans oublier la restauration collective, les zones à enjeux eau… Mais aujourd’hui, la vision des professionnels de Sud et Bio, c’est vraiment de consolider l’activité, avec une approche à petits pas…
Au rang des interrogations pour le futur, la fusion des régions bien sûr, mais aussi la question de la régionalisation des aides au maintien. “C’est le dossier de l’été, indique Amélie Berger. Il a été annoncé qu’elles seraient limitées à cinq ans, que certaines MAE moins exigeantes seraient mieux rémunérées. Il faut se mobiliser, on espère faire bouger les lignes.”
 
Myriam Goulette
 

Les chiffres de la bio en Languedoc-Roussillon

  • 2 722 producteurs bio
  • 98 343 ha
  • 11,14 % de la SAU
  • une centaine de nouveaux producteurs bio en 2013, soit la reprise d’un rythme de croisière pour les installations et conversions, après 4 années de croissance spectaculaire entre 2008 et 2012.